• Les Liaisons Dangereuses, P. C. de Laclos

     

    Laclos disait : « J’ai voulu faire un ouvrage qui retentit encore sur terre quand j’y aurai passé. » Les Liaisons Dangereuses (1782) eurent un immense succès dés leur parution, mais firent scandale dans la mesure où elles présentaient des aristocrates aux mœurs dissolues. Elles fascinent et intriguent toujours autant par le caractère intemporel de ses personnages : amours, manigances, trahisons… Les siècles ont passé, la société a évolué, mais l’esprit humain est demeuré le même.
    Dans sa préface, le rédacteur craint que le lecteur trouve cet ouvrage « encore trop volumineux », et qu’il n’a publié que « le plus petit nombre de lettres qui composaient la totalité de la correspondance ». On tient à nous convaincre de l’authenticité de cet échange épistolaire, tout comme le fit Rousseau dans La Nouvelle Héloïse (1761) : lettres scandaleuses surprises et révélées au grand jour par l’auteur pour instruction ou leçon de mœurs. C’est ainsi que Laclos pose en épigraphe une citation extraite de l’œuvre de Rousseau : « J’ai vu les mœurs de mon temps, et j’ai publié ces lettres. » Rédigé dans le genre épistolaire à la mode, elle pourrait revêtir une visée moraliste, surtout après considération du dénouement et du sort des personnages principaux, et de l’auteur, réputé pour être fidèle à sa femme et fort différent du vicomte Valmont. S’agit-il de la transposition de fantasmes ou d’une vengeance contre les humiliations subies de la part des vrais aristocrates ? Des phrases admirablement bien tournées, un style parfois offensif, incisif, toujours vif, laissent pressentir une portée allégorique teintée d’ironie.
    L’écriture de ce roman, à plusieurs voix est remarquable : Laclos varie les tons, les registres, son langage pour s’adapter et épouser l’esprit de ses personnages. De la naïve Cécile de Volange à la terrible marquise de Merteuil, personnage central qui tire les ficelles de l’intrigue à l’aide du vicomte de Valmont, les lettres qui se succèdent ne se ressemblent pas. Le réalisme atteint son paroxysme, l’auteur sort de lui-même, devient metteur en scène.
    Je pourrais m’attarder à décrire ces personnages fascinants et complexes, mais d’autres critiques l’auront déjà bien mieux rédigé. Les Liaisons Dangereuses reste un ouvrage que l’on n’oublie pas, qui « retentit encore sur terre », récemment sélectionné au programme du baccalauréat d’ailleurs et source de nombreuses adaptations cinématographiques…

    Pic: Fragonard, illustration des Liaisons Dangereuses de Laclos, Lettre X


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 30 Septembre 2009 à 09:44
    un de mes livres cultes
    un de mes ouvrages préférés. j'adore !!!
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